Tuesday, 21 June 2011

Lobbying

 

Le Quotidien d'Oran : 01 - 06 - 2011
Deux grands titres de l'actualité nationale, quoique distants de plusieurs centaines de kilomètres, géographiquement parlant, ont le mérite de rappeler, derechef, toute la friabilité de la diplomatie algérienne en situation de crise. Cette attitude, devenue presque la marque de fabrique de nos Affaires étrangères, est constamment vérifiée à travers des revers diplomatiques sérieux où l'Algérie se retrouve à se justifier aux lieu et place de condamner des ingérences et des accusations portées contre elle sans preuves.
L'épisode du Conseil national de transition libyen traduit à lui seul la «déliquescence» de la diplomatie algérienne, incapable de remettre à sa place un gouvernement parallèle sous la solde de l'Otan. Ainsi, aux accusations de servir de tremplin à l'envoi de troupes mercenaires et d'armes au régime de Kadhafi, des accusations réitérées sur plusieurs scènes internationales, notre MAE s'est contenté de les récuser, allant même jusqu'à se justifier devant le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, au bout du fil. L'information avait été révélée par ce dernier en déclarant que Mourad Medelci avait, à propos de l'interrogation posée, affirmé que l'Algérie n'avait rien à voir dans cette affaire.
A force de manque de réactivité, la diplomatie algérienne est devenue une caisse de résonance juste bonne à réagir au lieu d'agir. Ce dossier des mercenaires, passé entre les mains de la Ligue arabe, aurait dû être traité avec la plus grande fermeté et convoquer des réactions davantage agressives. Mais en l'absence de signes forts de nos diplomates, il a plutôt continué à alimenter l'opinion internationale jusqu'à s'inviter à Washington par l'entremise d'une plume lobbyiste au nom du Maroc.
Rabat, dont les inimitiés avec Alger sont plus fortes que son désir d'apaisement dans l'espoir de voir les frontières entre les deux pays se rouvrir, a profité de cette occasion pour rebondir sur la question et frapper de suspicion internationale les relations qu'entretiennent l'Algérie et le Polisario, sous le couvert de la sacro-sainte priorité de la lutte antiterroriste. Le chèque délivré par Rabat pour entretenir son réseau de lobbying dans la capitale américaine, 3 millions de dollars contre 600 mille d'Alger, suffit à lui seul pour expliquer les disparités diplomatiques entre les deux pays. Une différence assimilée à un indice des priorités accordées pour défendre les intérêts respectifs des deux capitales dans le monde.
Alors que l'Algérie se repose toujours sur les lauriers de l'âge d'or de sa diplomatie, les autres pays ont compris que la diplomatie est une question de lobbying, qui est elle-même assujettie au nombre de zéros sur un chèque.
L'autre sujet est celui des 17 marins algériens kidnappés par des pirates somaliens depuis janvier dernier et qui sont toujours en captivité. Si l'Algérie se contente de lancer des appels pour leur libération, presque six mois plus tard, la Tunisie, confrontée à un cas similaire, a fait libérer ses marins au bout de quatre mois en payant, certes, la rançon exigée.

Agences de presses

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