Wednesday, 16 February 2011

Laurent Gbagbo porte plainte contre la CEDEAO

{ Synthèse de Ghada Hamrouche

Laurent Gbagbo a saisi un tribunal ouest-africain pour contester la décision de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui exige son départ de la présidence de Côte d'Ivoire, a-t-on appris lundi dernier de sources concordantes. Au cours d'un sommet, le 7 décembre, l'organisation régionale (15 Etats membres) avait exigé le retrait du pouvoir du chef d'Etat sortant ivoirien, reconnu son rival Alassane Ouattara vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre et suspendu la Côte d'Ivoire de la CEDEAO. La CEDEAO avait également menacé de déloger M. Gbagbo par la force. «Nous avons déposé un recours […] contre l'autorité des chefs d'Etat et de gouvernements de la CEDEAO», a déclaré à des journalistes à Abuja un avocat affirmant représenter M. Gbagbo, Mohamed Faye. Une audience a été fixée au 10 mars par la cour de justice de la CEDEAO basée dans la capitale fédérale nigériane. Alassane Ouattara avait été proclamé vainqueur de la présidentielle par la commission électorale ivoirienne, mais la Cour constitutionnelle avait, ensuite, annoncé la victoire de Laurent Gbagbo. La communauté internationale a connu l'élection de M. Ouattara et multiplié en vain les appels au départ du président sortant.Le porte-parole du gouvernement Gbagbo a confirmé lundi dernier à l'agence de presse française (AFP) le dépôt d'une plainte «pour les décisions prises par la CEDEAO». «La CEDEAO est une communauté économique qui a pris la décision de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un Etat membre, ce qui ne relève pas de sa compétence», a affirmé Ahoua Don Mello. La plainte a été déposée «au nom de l'Etat de Côte d'Ivoire», a-t-il précisé. Me Faye a appelé la cour à déclarer «illégales» les décisions des chefs d'Etat africains et à les annuler. Le tribunal a été saisi le 7 février, selon un employé. L'examen de deux autres dossiers concernant la Côte d'Ivoire a été ajourné au 10 mars. Il s'agit d'une requête déposée par trois associations réputées proches de M. Gbagbo, demandant l'annulation des décisions prises le 7 décembre par le sommet de la CEDEAO ainsi que d'une action séparée menée par un avocat nigérian, Godswill Mrakpor, souhaitant faire obstacle à l'emploi de la force contre
M. Gbagbo par la CEDEAO.Les observateurs pensent que cette démarche du président ivoirien vient en réponse aux sanctions économiques qui réduisent sa marge de manœuvre. Les sanctions économiques prises contre le régime du président sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, commencent, expliquent-ils, à affecter sa marge de manœuvre. Les ports d'Abidjan et de San Pedro ne sont pas sous blocus, mais fonctionnent au ralenti. Et selon le Financial Times, Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, est prêt à proroger son interdiction des exportations de cacao au-delà du 23 février. M. Ouattara précise que l'interdiction porte sur les exportations, mais que l'achat du cacao aux agriculteurs continue. Les compagnies exportatrices devraient continuer à le stocker. Le cacao se trouve aujourd'hui bloqué dans les ports de San Pedro et d'Abidjan.Le café et le cacao représentent 40% des exportations de la Côte d'Ivoire et environ 20% de son PIB, donc une source de revenus pour le régime Gbagbo. «Il y a beaucoup de cacao qui reste maintenant bloqué dans les ports de San Pedro et d'Abidjan», a expliqué Rinaldo de Pagne, chercheur à International Crisis Group. Selon lui, il est encore trop tôt pour dire si les sanctions ont un impact sur le président Gbagbo. «Pour ce mois de février, si on lui coupe une partie du droit unique de sortie sur les exportations de cacao, il aura moins de revenus et plus de difficultés à payer la fonction publique et l'armée», a dit Rinaldo de Pagne.




Agences de presses

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