Sunday 13 February 2011

Planches… de salut

{ Les planches ont résonné, jeudi soir, au Théâtre national algérien à Alger. Et pour cause ! C'est le théâtre mascaréen qui est l'auteur d'un «tapage nocturne». Et ce n'est pas une blague. Les tréteaux de la ville de Mascara sont entrés dans… l'art, le 4e Art !
Et ce n'est pas pour faire de la figuration. Au contraire ! Sans complexe, ni fard ou encore, sans jeu de mots, ni mascara ! La générale de la pièce Houma maskouna (cité ou quartier hanté) du Théâtre régional de Mascara a été étrennée au TNA, au grand bonheur d'un public qui n'a pas été déçu du «voyage». Une pièce écrite par le journaliste, auteur et homme de théâtre, Sid-Ahmed Sahla et mise en scène par Mohamed Frimehdi ayant déjà eu des succès d'estime avec les adaptations du Chant du cygne d'Anton Tchékov, Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, Mousafir Eleil ou encore Hob Wa Dmouaâ de Fouad Enadjar ainsi que des récompenses notamment 13 distinctions en Jordanie pour Mousafer Eleil. Houma maskouna décline un texte d'une grande élévation cursive et orale et une charge émotionnelle. Il y a beaucoup de poésie et de générosité dans Houma maskouna.

L'histoire d'un huis clos existentiel et existentialiste de quatre comparses se donnant la réplique entre ambition, voire cupidité et valeurs cardinales. Bouhaous (Mohamed Meddah) est un maquignion analphabète voulant entrer en politique. Il veut être élu coûte que coûte et à n'importe quel prix. Bouazza (Abdellaziz Abdelmoudjib) est gardien d'immeuble ayant une petite vie anodine. El Haiel (Mohamed Frimehdi) est un vétérinaire et «goual» de la raison éprouvant des sentiments pour la belle Maha Khladouni (Sayam Ouarda) qui assurera l'opération de «marketing et de relookage politique» de Bouhaous pour son éligibilité électorale. Aussi, ces comédiens créeront un maelström où cela déménage à tous les étages de «la cité hantée». Où lyrisme, rhétorique populaire et autre répartie «mascarienne» le disputent à la langue de bois et son cynisme.

Coup... de théâtre

Sous son aspect hilarant, cette pièce est un réquisitoire subtil contre la fraude électorale, l'arrivisme politique et la démocratie de façade et où le vocable «élection» ne signifie pas la même chose. Bouhaous voudrait être l'élu d'un système et El Hail voudrait être l'heureux élu du cœur de Maha. Et là, il n'y a pas de fraude ! C'est le triomphe de l'amour ! «Au début, je voulais rédiger un dictionnaire sur la crise algérienne. J'habite un vrai douar. Moualda près de Zahana (Sig). J'ai choisi la langue (populaire) de ma mère et ma grand-mère pour la pièce Houma maskouna. J'ai essayé de montrer aux gens la mesure du génie et de l'immense intelligence des Algériens… Parmi les thèmes abordés figure celui de la presse. Dans les années 1990, la presse était le seul canal me rattachant avec mes amis. El Wakt, El Watan, Rupture, La Tribune… Un acte social contre le quarteron de la bêtise humaine. Je rends hommage à la presse.

Ainsi qu'à Rachid Djourourou, directeur du Théâtre régional de Mascara pour la relance du théâtre et pour son engagement quant au montage des projets et aux comédiens et notamment la jeune comédienne et Kassam…», indiquera l'auteur du texte, Sid-Ahmed Sahla. Le metteur en scène, Mohamed Frimehdi, dira à propos de Houma maskouna : «Le texte de Sid-Ahmed Sahla m'a tout de suite séduit. C'est une nouvelle et belle expérience. Moi qui est habitué au registre universel où j'avais une liberté illimitée. L'auteur était tout le temps avec nous, présent et assistant aux répétitions… C'est un texte local. Mais c'est l'histoire des Etats du monde arabe. Un grand manque de crédibilité, la manipulation, le totalitarisme… On n'exerce pas l'alternance…» Houma maskouna, sans flagornerie, mérite d'être soutenue et distribuée à travers le pays. Car elle le vaut bien… le détour !




Agences de presses

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